Inondation 2018 en Mayenne (53)

  • Le 12 juillet 2018 -               APPEL A LA PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE

    

Les 9 et 11 juin 2018 dernier, plus de 50 communes mayennaises (653) ont été touchées par des inondations dues à des pluies d’une violence et d’une abondance rarement vues en Mayenne. La Station Météo de Laval a relevé 35mm de pluie rien que dans la nuit du 11 au 12 juin 2018. Les pompiers ont dû intervenir plus de 200 fois, notamment à la Brulatte (53) pour des maisons inondées, au Genest-Saint-Isle (53) pour une école ravagée et à Mayenne (53) où l’Hyper U a dû être évacué.  De nombreux cours d’eau sont sortis de leur lit, entraînant dans leur sillage des torrents de boue destructeurs. (Photo Hercé(53) : le débordement de l’étang du moulin du Bailleul a provoqué le renversement du mur).

  • Le constat

     Pour le « Collectif Bocage 53 », les inondations qui ont suivi ces précipitations hors normes ont été aggravées dans de nombreux territoires par la disparition des haies et des prairies constitutives du bocage. Environ 400 Km de haies sont supprimés chaque année en Mayenne (53), (50 seulement sont replantés) et, en 30 ans, la surface en herbe des Pays de la Loire a été divisée par deux.

En effet, l’abandon de l’élevage par des éleveurs en faillite ou partant en retraite libère des terres récupérées par les grosses exploitations qui convertissent des pâtures séculaires en cultures céréalières industrielles (blé, maïs) entraînant la suppression de haies et de talus afin de faciliter les manœuvres d’un matériel de plus en plus lourd. On veut faire place nette et aller vite.

  • Des conséquences dommageables         

      En conséquence le ruissellement est fortement accéléré. Les précipitations qui s’abattent sur ces espaces, souvent pentus, ne trouvant plus de rempart pour les retenir ou les filtrer, induisent des phénomènes érosifs incontrôlés et des coulées de boue proportionnels à leur violence. Ces flux charrient des tonnes de terre ainsi perdues pour les sols vers les cours d’eau et la mer avec leurs résidus d’engrais et de pesticides.

     Ces phénomènes seraient fortement réduits si l’on pérennisait les haies encore existantes et plantait des haies perpendiculairement à la pente ou en sommet de talus.

  • Une nécessaire prise de conscience générale

     Nous en appelons à une prise de conscience générale. Il y a urgence. Mais attention ! La réponse à la question doit, selon nous, être collective. Il ne s’agit pas d’accabler une profession, celle des agriculteurs, qui supporte mal le poids de la réglementation et sa vulnérabilité économique. Les élus doivent prendre le problème à bras le corps. Il faut lancer un véritable programme de réhabilitation du bocage. Le soutien financier accordé par le Conseil Départemental à la Chambre d’Agriculture pour planter de nouvelles haies est insuffisant. Il faut aussi mieux intégrer le bois-énergie en veillant aux dérives qui risquent de se reproduire ça et là en Mayenne. On ne saurait tolérer à cet égard la moindre spéculation, telle celle de sociétés quasi-mafieuses convaincant des propriétaires crédules de couper impunément des chênes séculaires, payés à prix d’or à l’exportation…Cela n’est pas admissible alors que les arbres, fixant le carbone, contribuent à réduire l’effet de serre.  Pérenniser la ressource : il y va de l’intérêt général. 

Jean Marc Lalloz Collectif Bocage 53

 

Date de dernière mise à jour : 26/05/2021